L'effondrement du dollar est un cadeau du Père Noël

Publié le par Di Folco

Dans la série "les joyeux cours d'économie appliquée", comparons l'incomparable puisqu'on n'y comprend plus rien. Et voyageons dans le temps, tiens, soyons fol !


1910
Je gagne à la journée un billet de 1 dollar :











et avec ce charmant morceau de papier, je peux m'acheter, ah ! quelle belle époque :
20 bouteilles ou verre de 24 cl de Coca  (1/2 pint) !
Et en plus, le boire avec cette jeune femme dans un élégant drugstore :
























1923

Revenu pas manchot de la bataille de la Meuse (sept. 1918), avec ce billet en poche :


















je me paye, debout, avec mon pote Dos Passos, dans un bar de Manhattan Transfer,
20 bouteilles de Coca, oui 20 !






























1935
Miraculé de Wall Street, toujours entre deux jobs,
hébergeant même un pote venu de son Middle West ruiné,
j'ai tout de même pu me payer, oui, toujours avec le même billet :













20 bouteilles de Coca, encore, c'est hallucinant !
et si j'en crois Arturo Bandini dans Demande à la poussière,
à qui l'on refile 150 dollars soit 3000 bouteilles de coca pour
une fiction de 10 feuillets ! Pourri d'écrivain !












1957

Je ne suis pas communiste mais publicitaire, j'ai même changer mon nom pour
celui de Roger "O" Thornhill, je suis dans un bar de la 63th rue,
j'attend ma mère et je vais pour payer avec ce billet :










ma bouteille de coca (oui, faut pas déconner), et, le garçon me rend,
tenez-vous bien, 75 cents, avec lesquels je peux passer d'ailleurs
7 coups de fils sur New York. Bref, il est temps de me payer
une croisière, ma dernière campagne oblige, d'ailleurs, là voici :





























2003
Je me suis fais refaire tout le corps pour 775 000 $*,
je me traine avec un déambulateur,
mon arrière petit-fils est un rat qui ne pense qu'à sa dope,
je perds la mémoire, je ne sais plus où se trouve mon fric,
ah, voilà, je sors un billet de 1 dollar :








lui, au moins, ne nous a pas trahi ! Washington ! Un vrai ! A buck !
Mince, je vois plus rien, si c'est ça, c'est bien 1 dollar !
Qu'est-ce que je disai ? Ah... voilà, je vais trottinant jusqu'au Deli,
le distributeur de boissons... il fonctionne, voilà, je glisse mon billet
et il en sort ça, c'est de la bombe :

























24 décembre 2009

Je suis mort (en allant chercher un coca de l'autre côté de ma rue), et le Coroner me fait les poches, il fulmine car il ne trouve pas grand chose :







Ce matin, juste avant mon ACR, Fox News annonçait l'écroulement du dollar.
Mon voisin faisait des provisions.
Le ciel était bleu.
Un Nègre dirigeait le pays vers sa perte.
La neige, ça sentait la neige.
Depuis 1932, j'ai placé toutes mes économies dans des US BONDS.
Rapport net annuel : 2.3%.
Quand je dis net c'est l'inflation cumulée en moins de la somme des intérêt
plus le capital investi et réévalué, bref, en plaçant, oui,
en plaçant 1 dollar en 1935, j'ai gagné 157 432 dollars **.
Aujourd'hui, le billet de 1 dollar, il ne vaut plus rien du tout en soi, plus rien.
Autrefois, quand je courais au drugstore, sur Washington Square,
pour 1 dollar j'avais de quoi bouffer, deux oeufs, du pain, un jus (dixit Henry James)...
Allez dire aux enfants que le Père Noël n'existe pas.
Que tout est fiction.
Croyez-moi.

* Prix moyen dans une clinique du Vermont !

** Le calcul est très compliqué mais il repose sur la loi des accroissements et gains obligataires dite "Weinstein".
Tous les documents présentés ici sont contextuellement vrais sauf un.







Publié dans Du petit commerce

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